Ce week-end de l’Ascension s’annonçait bien morne avec du vent d’autan à revendre! Allions-nous encore subir?

NON, l’option exploration/validation de certaines hypothèses prenait le dessus avec dès le vendredi matin Bruno en tête de pont, sans doute conforté par ces récentes excursions pyrénéennes.

Avec les conditions d’Autan prolongées du mois d’avril, nous avions perçu certaines hypothèses et même fait des vols parfois surprenants. Par le passé le SF28 nous avait aussi permis de valider le ressaut de Puylaurens, voire parfois un peu plus au sud.
Nous appuyant sur les données du modèle maille fine de Météo France, nous allions pouvoir pousser les tests.

Vendredi 6 au matin, Bruno décolle vers 8h30 avec Angélique. De bonnes turbulences mais dès le départ une tranche ascendante qui permet de changer le pas verticale terrain. Bruno ne teste pas plus le local et met le cap au sud. Ça chute avant d’arriver sur la vallée de l’Agoût dans le secteur des éoliennes puis ça donne dans la vallée à mi-chemin entre Villemur et St Paul. Grosse dégueulante au nord de Puylaurens mais le ressaut est bien là juste au sud de la route avec un gros vario de 2000 à 6000 pieds QNH. Le transpondeur est prêt mais malheureusement cela ne montera pas plus haut. Tentative plus au sud vers Revel et le terrain de la montagne noire sans succès puis retour vers Puylaurens avec cette fois des varios et un plafond moindres.

Retour vers le terrain après 2 h de vol. Un atterrissage sans souci malgré le vent. Tout le monde content. On échange et on se projette déjà sur la suite.

La suite c’est peut-être ce soir pour moi après le boulot. Clément ronge son frein, moi aussi. Les sms répétés n’y suffiront pas, j’annule la tentative une fois au terrain car les rafales sont fortes. Demain peut-être.

Samedi matin, on est à fond et Clément n’a pas besoin de réveil. Nous partons dans l’objectif de valider un maximum de secteurs. Nous chercherons en local d’abord. Ensuite nous irons vers l’est avec appui possible sur Lombers ou Albi, puis irons voir vers le Sidobre avant de se laisser glisser vers Puylaurens qui nous semble presque déjà une valeur sûre.

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Décollage 8h15. Vent au sol environ 15 kts. Ca tabasse mais sans plus. On suit les crêtes puis on revient par la vallée vers le terrain. Vario positif, demi-tour face au vent, cela confirme on élargira progressivement jusqu’à Lacourbe et oui il y a suffisamment pour changer le pas. Ca confirme encore, soyons fous, on coupe. Vario moyen +1m/s entre le terrain et Busque. Il faut à chaque fois presque 10 minutes pour revenir de Lacourbe mais on termine à 4000 pieds QNH.
A l’arrière on prend des notes ; mode explorateur oblige!

Départ vers Réalmont. Cheminement moyen sur les crêtes et moteur rallumé pour une chauffe suffisante. Ça tombe grave avant Laboutarié mais repart ensuite légèrement au nord. Petite erreur peut-être on confirme Réalmont alors que sans doute la vallée de Lombers aurait porté. On retrouve un secteur ascendant juste avant Lafenasse sur un axe allant à la Bancalié. Moteur coupé après plusieurs allers-retours. On est en local Castelvert et peut-être même LFCQ. A nouveau 4000 pieds.
On joue un peu puis départ vers les montagnes.

Le cheminement avec moteur est correct. A Montredon sans doute quelque chose à jouer mais on veut aller de l’autre côté de la crête. Ça tombe…grave… dis Mr Limbach, ton moteur tu n’aurais pas pu le faire un peu plus puissant? On décale à l’est ça repart et on pourra passer la crête et voir Brassac. Evidemment ca tape un peu mais vario sympa puis régulier au nord de Brassac. Impossible de passer 5500 pieds. On traîne un peu puis sans espoir d’aller plus haut, cap à l’ouest. Qui plus est ici la masse d’air est déstabilisée.

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Bon cheminement sur les crêtes et on perd peu jusqu’à Castres. C’est un peu plus délicat passant Soual. Arrivée sur la route sud de Puylaurens à l’entour de 350 m sol, ça bouge, on serre un peu, le sf est dur à bouger. Et là de 8 en 8 sans ménager les commandes, c’est le sous ondulatoire et un vario jusqu’à +4 puis rapidement +6 dans le début du laminaire.

+6

Quelque chose comme le kif, transpondeur sur on, on contacte Toulouse. La contrôleuse est très sympa qui nous autorise après une petite hésitation qui veut dire: «  Que veulent ces gens qui ne savent pas jusqu’où ils voudront monter et veulent cheminer dans le secteur de Revel? »
En l’occurrence il ne sera pas possible de monter au-dessus de 8600 pieds mais quel bonheur! Du laminaire à +2  la plupart du temps mais pas très étendu et un peu mouvant. On croise plusieurs fois 2 martinets, tout là-haut, qui semblent vraiment jouer dans le laminaire . Un planeur du Pic contacte aussi mais lui est au sud de la montagne.

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Plus tard l’onde devient moins régulière. Le vent est devenu sud-ouest en altitude. On décide de partir, après 6 h de vol, à 1700 m pour voir comment se passe le retour. Arrivée Graulhet vers 1000 m et la boucle se boucle on arrive à nouveau à se maintenir de la verticale lfcq jusqu’à Busque.

Nous sommes bien sûr prêts à en remettre une couche le dimanche. Les prévis sont très bonnes en altitude avec un vent plus fort. Malheureusement je le juge trop fort et surtout très rafaleux au sol pour y aller. Petite frustration…nous verrons quelques belles images du sol avec une grosse envie d’y retourner prochainement.

Week-end donc fort intéressant au final.

Il semble que nous puissions gérer certaines journées d’autan un peu différemment. On peut très bien imaginer d’envoyer le SF en local ou plus loin, puis faire suivre quelques biplaces selon le retour.
Le facteur le plus limitant sera évidemment le vent au sol et son évolution.
Les masses d’air hivernales plus stables pourraient aussi faire évoluer certains éléments. Enfin il faudra encore apprendre et mieux comprendre l’impact du vent en force et direction. Les phénomènes sont plus aléatoires et moins durables que dans les Pyrénées mais voilà quelques perspectives ouvertes! Le modèle maille fine semble aussi un outil intéressant pour nous aider à appréhender les choses.

Patrice